Critiques & Lectures·Révise tes classiques!

Révise tes classiques! Épisode 4, La peste, Camus

la-peste-603432À propos de la guerre.

Quand une guerre éclate, les gens disent « ça ne durera pas, c’est trop bête. » Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si on ne pensait pas toujours à soi.

À propos de la solitude des exilés.

Lui, en effet, s’exprimait du fond de longues journées de rumination et de souffrances et l’image qu’il voulait communiquer avertit choir au feu de l’attente et de la passion. L’autre, au contraire, imaginait une émotion conventionnelle, la douleur qu’on vend sur les marchés, une mélancolie de série.

À propos de l’amour.

Ils s’apercurent par la suite que ces ombres pouvaient encore devenir plus decharnees, en perdant jusqu’au infimes couleurs que leur gardait le souvenir. Tout au bout de ce long temps de séparation, ils n’imaginaient plus cette intimité qui avait été la leur, ni comment avait pu vivre près d’eux un être sur lequel, à tout moment, ils pouvaient poser la main.

Il vient toujours une heure où on se lasse des prisons, du travail et du courage pour réclamer le visage d’un être et le coeur émerveillé de la tendresse.

À propos du bien et du mal.

Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée. Les hommes sont plutôt bons que mauvais, et en vérité ce n’est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c’est ce qu’on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l’ignorance qui croit tout savoir et qui s’autorise à tuer. L’âme du meurtrier est aveugle, et il n’y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.

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